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Francine PLUCHON

Cette page est offerte à Francine PLUCHON.

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Aide-toi, le Ciel t'aidera

En attente d'une 2e greffe rénale, je viens relater mon parcours de soins pour tous ceux qui souffrent comme moi d'insuffisance rénale en phase terminale et perdent espoir.
En effet, je veux témoigner qu'il est possible d'apprécier la vie, en vivant pleinement, ici et maintenant, avec une certaine hygiène de vie évidemment.

Après une multiplication d'infections urinaires, un reflux bilatéral de mes uretères a été détecté à l'âge de 29 ans.
Cela faisait des mois que j'avalais en vain des tisanes diurétiques, puisque l'urine refluait en partie dans les reins, les infectant et les atrophiant progressivement.
J'ai donc subi une opération pour corriger cette malformation congénitale et l'urologue, tout fier de son intervention, m'a déclaré que, grâce à elle, j'échappais à la dialyse !
Hélas, il ignorait que les reins sont des organes qui, une fois abîmés, se dégradent longtemps encore après que le problème est résolu.

C'est ainsi que mon taux de créatinine que les médecins surveillaient de temps en temps, continuait d'augmenter et qu'à terme, la menace de la dialyse pesait. J'ai commencé à être suivie par un néphrologue et étais de plus en plus fatiguée, mes jambes enflaient régulièrement, je n'éliminais plus correctement et je souffrais également de crampes.

Pour retarder une telle contrainte, j'ai allégé mes repas en viande et soulager ainsi le travail de mes reins, mais sans suivi spécifique pour ce faire.
Parallèlement, je me rendais à Paris tous les 3 mois pour consulter le Dr Roland Sananès, professeur en homéopathie, qui m'encourageait et soulageait mon corps de son trop plein d'eau. Je le remercie du fond du cœur ici (je pense que chacun rencontre sur son chemin des personnes aidantes, quelle que soit sa situation).

Mais l'entrée en dialyse est apparue inéluctable, lorsque mon taux de créatinine a encore augmenté tout d'un coup.

J'ai pu opter pour la dialyse péritonéale, plus douce que l'hémodialyse ; grâce à un ordinateur que l'hôpital m'avait confié, je réalisais mes séances 6 nuits sur 7, ce qui m'a permis de continuer à travailler, bien que j'aie rapidement demandé à travailler à temps partiel.

Ce traitement est quand même stressant ; je redoutais une panne d'électricité (qui n'a heureusement jamais eu lieu) et le cathéter, en offrant une porte d'entrée aux bactéries malgré les précautions d'hygiène, provoquait régulièrement des infections, traitées aussitôt par antibiotiques.
J'avais la chance d'habiter à 3 km de l'hôpital et d'y être alors accueillie dès le moindre souci.

Le Docteur Sananès continuait à me prodiguer ses soins.

Au bout de 18 mois, mes séances nocturnes de dialyse se sont avérées insuffisantes ; il allait falloir en faire également entre midi et 2 h, ce qui me donnait bien du souci car, de par mon travail, je ne quittais pas forcément mon bureau à midi pétantes.
Cela allait donc compliquer ma vie professionnelle, que je m'efforçais de préserver de mes problèmes de santé, ne voulant pas être assimilée à une personne handicapée.
Et alors que je retournais cette difficulté dans ma tête, l'Aide est arrivée : j'ai eu la chance d'être appelée pour une greffe ; sachant cette grande opération risquée, je m'en suis remise à Dieu … et la greffe a fonctionné !

Une fois passés les contraintes et aléas de la 1ère année (j'ai notamment subi le Cyto-Mégalo-Virus au bout de 2 mois avec son sévère traitement qui me brûlait les veines), j'ai repris une vie normale, en respectant le traitement médical et en bénéficiant d'abord de mon travail à mi-temps thérapeutique puis à temps partiel, avant de reprendre à temps complet.

La période de mes 50 ans a été plus compliquée pour moi que pour une personne vraiment bien portante car j'ai découvert les migraines invalidantes, contre lesquelles je préférais éviter les médicaments trop forts proposés par le neurologue, du fait de mon traitement allopathique déjà lourd.
Le Docteur Sananès n'exerçait plus mais une bio-énergéticienne – Fabienne Clauzet – m' a, à son tour, bien aidée jusqu'à ce qu'elle cesse elle aussi son activité, à la fois pour les migraines et pour le stress que je subissais de plus en plus dans mon environnement professionnel. Qu'elle soit remerciée ici une fois encore pour ses séances bienfaisantes.

C'est dans ces années-là que les radiologues se sont rendu compte des dégâts de la 2e biopsie pratiquée sur mon greffon en vertu du protocole médical d'alors . Une fistule sur une veine du greffon avait été créée, laquelle n'a pu être embolisée qu'une fois bien constituée.
Le sang n'y circulait donc plus correctement et une partie du greffon se nécrosait.
Cette embolisation n'a malheureusement pas tenu ; il a fallu recommencer 2 ans plus tard et aujourd'hui, cette fistule est à nouveau ouverte mais le néphrologue estime que le rein est trop fatigué pour subir un tel geste médical, qui lui-même abîme le rein.

A cette époque-là, je mangeais plus de produits biologiques, pour soulager mon organisme et faisais toujours plus de cuisine moi-même. J'ai pu également intégré l'Amap près de chez moi (Association de mise en valeur des produits issus de l'agriculture paysanne et familiale), où désormais, je peux me fournir en légumes, fruits, œufs, viande et poulets, poisson, miel, pain, fromages, huiles (y compris d'olives, l'Espagne étant proche),...auprès de producteurs locaux dont on peut visiter les fermes éventuellement.

Ces dernières années , mon taux de créatinine, lui, fait le yoyo, au point que je suis désormais inscrite sur la liste active d'attente de greffe depuis Janvier 2022.

Depuis 3 ans, j'ai cessé mon activité professionnelle ; j'ai retrouvé ma liberté et avec elle une détente physique qui contribue à mon bien-être.
Je refais plus d'exercice physique ; du vélo ou de la marche à pied, un peu de yoga chaque matin et à l'occasion des bains à l'océan, si régénérants, où j'ai la chance de me rendre souvent.


Depuis 3 ans également, je suis un régime alimentaire en lien avec une diététicienne et la néphrologue du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux ; selon mon poids, je ne peux excéder, par jour, 50 g de protéines animales (viande, poisson ou 1 œuf) ou végétales (pois chiches, lentilles, haricots blancs, fèves...) ou 30 g de fromage.
Pour ne pas manquer d'énergie, je compense par plus de féculents, d'huile et de sucre. Mais ce régime me coûte car je suis amateur de fromage, lequel constituait le principal élément de mes soupers !
Un jour par semaine, j'ai le droit de ne pas compter, sans pouvoir exagérer pour autant, sinon l'estomac me le fait savoir !

Avec sa balance magique, la diététicienne contrôle que je ne perds pas ma masse musculaire et m'engage à maintenir mon activité physique.

Je reste quand même plus fatigable que quelqu'un en bonne santé, veille à ne pas manquer de sommeil, à manger à heures régulières, à m'oxygéner (j'ai la chance d'avoir un jardin) à pied ou à vélo. Une bonne hygiène quotidienne favorise forcément la fonction rénale qui subsiste.

Enfin, sur mon chemin, j'ai trouvé de nouveaux aides en la famille Millet, magnétiseurs, qui m'accompagnent assidûment et patiemment par leurs séances depuis 9 mois ; ils m'ont permis d'apprécier à nouveau tout ce que je peux faire encore, seule ou avec mes amies ; cuisine, lecture, activité physique mais aussi chant, musique, cinéma, danse à l'occasion... tandis que les médecins ne savent me parler que prochaine dialyse ou greffe et me cassent le moral !
A eux aussi , j'adresse ici mes sincères remerciements ; non seulement je me sens mieux mais les résultats d'analyse sont éloquents ; ils s'améliorent !

Ainsi, je peux témoigner que mes efforts paient, ce qui illustre le fameux adage : « Aide-toi, le Ciel t'aidera ».
Car pour retarder l'entrée en dialyse ou la greffe et rester le plus longtemps possible en forme, je m'adresse aussi à Dieu.

Des Landes, le 17 Août 2022


Ce témoignage doit être complété aujourd'hui car, pour la seconde fois, le Ciel m'a accordé une nouvelle greffe, le 30 Août dernier.

Après quelques turbulences inéluctables en raison de la fragilité engendrée par cette grosse opération et par la recherche du traitement le plus adapté à mon organisme, outre une virose, je me sens bien désormais : j'ai retrouvé mon rythme, mes activités habituelles (en veillant tout de même à ne pas en faire trop), avec la même envie qu'avant de vivre conformément aux lois de la Nature.

Cependant, à toutes celles et ceux qui désespèrent d'être greffés un jour ou qui ne le peuvent tout simplement pas et s'apprêtent à être dialysés, je voudrais les rassurer ici :

Certes, le traitement par dialyse est contraignant, puisqu'il demande à y consacrer du temps et à s'y adapter.

Mais j'ai le souvenir d'avoir ressenti un grand soulagement dès les 1ers jours, après avoir subi durant des mois la fatigue et la lourdeur de l'insuffisance rénale ; je me suis enfin sentie plus en forme et je pouvais de nouveau manger de tout, alors que je me privais de viande jusqu'alors pour alléger le travail de mes reins atrophiés.

Et puis le traitement par dialyse requiert moins de médicaments que la greffe, dont le traitement immuno-suppresseur (anti-rejet) est paradoxalement nocif pour les reins.

Enfin, il faut se rappeler que la dialyse a soixante ans, que les patients mouraient jusqu'alors et qu'elle a technologiquement bien progressé depuis.

Nous ne pouvons donc que nous réjouir de tous ces traitements palliatifs, qui continuent d'évoluer et nous offrent de nouvelles chances de poursuivre notre route sur cette terre, avoir l'espoir de parvenir un jour peut-être à la régénération des cellules et des reins défaillants.

Des Landes, le 18 Novembre 2022